
![]() La Veuve des Villes | ![]() La Faucheuse |
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Nous avons observé dans des petits trous, remplis de toiles, où les araignées se cachent régulièrement. Les toiles leurs servent dans ce cas pour se protéger, que ce soit du froid, ou des autres insectes. Pour attraper les araignées, nous les avons prises avec les doigts, le plus doucement possible, en essayant de ne pas les blesser. Une fois de retour en salle de TP, la manipulation n’a pas été pas facile, puisqu'elles cherchaient à s’échapper et aller se cacher n’importe où, à l’abri de nos mains. Au total, nous en avons capturé cinq, sur trois semaines différentes : 1 Steatoda Grossa et 4 Pholcus phalangides. Nous les avons ensuite transportées dans une boîte avec un couvercle, pour éviter toutes fuites.
Il est aussi possible de faire un élevage d’araignées. Pour ce faire, il nous faut une boîte, transparente de préférence, appelé vivarium, où l’on place des brindilles, des feuilles, pour que l’araignée puisse plus facilement tisser sa toile. Ensuite, il faut capturer une araignée, comme expliqué précédemment, puis la placer à l’intérieur. Pour leur donner à manger, il suffit de capturer des insectes, comme des sauterelles, des mouches, etc.…, et leur placer dans le vivarium fait maison. Il faut de préférence donner des insectes vivants, mais les araignées peuvent aussi les manger une fois morts. On observe aussi le fait que les araignées préfèrent la nourriture morte lorsqu’elles n’ont pas de toile, car elles ne se sentent pas en sécurité.
Cette expérience nous permet d’en apprendre plus sur leurs comportements et de pouvoir observer la fabrication des différentes toiles. On peut aussi dresser une liste des insectes dont elles se nourrissent. Certaines personnes ont, par exemple, pu observer le fait que les araignées élevées dans un vivarium deviennent craintives lorsqu’elles vieillissent, et qu’elles finissent par avoir peur des insectes, et refusent de les manger, ce qui complique son élevage. Malheureusement, nous n’avons pas pu faire cette expérience, car elle est plus compliquée à faire en hiver, et qu’elle demande beaucoup d’attention quotidienne. Nous n’avions pas vraiment le temps de nous occuper d’elles a plein temps, et surtout de partir chaque jours à la chasse aux insectes pour les nourrir. Il était plus rentable et bénéfique d’aller donc chercher nous-mêmes des araignées dès que nous en avions besoin. En revanche, cette expérience nous aurait permis de récolter une toile de capture complète, si nous avions pu obtenir un vivarium assez grand, malgré la saison.
Pour commencer les expériences, nous avions besoin de fil de soie d’araignée et donc : d’araignées. Ainsi, nous avons cherché à en capturer. Après avoir arpenté le lycée, que ce soit dans les couloirs, les sous-sols, les salles de classe, et autres, nous avons été un peu déçus, car la chasse, disons-le, n’a pas été très concluante. En effet, la température hivernale de la saison fait se cacher l’araignée des hommes, et de la plupart des autres êtres vivants. Dommage, nous sommes 1 500 dans ce lycée !
Les araignées hibernent en hiver de différentes manières en fonction des espèces. Elles peuvent faire des terriers, s’abriter dans des petites grottes, vivre dans les maisons, sous des écorces ou des pierres, ou bien dans des troncs creux. Parfois, elles peuvent aussi aller s’enterrer sous les feuilles et débris végétaux pour passer l’hiver.
Nous avons donc plus cherché à l’intérieur du lycée, et un peu moins à l’extérieur, où elles se font plus rares. L’endroit où nous en avons trouvé le plus est l’arrière de notre salle de spectacle du lycée, et dans le couloir pour aller à la "cave rock", en sous-sols. Nous avons seulement trouvé ce que nous estimons être des Pholcus phalangides, appelées vulgairement faucheuse, ainsi que des Steatoda Grossa, elles, appelées veuves des villes. Les inconvénients de celles-ci sont qu’elles sont très petites.
A - La Capture
La récolte de la soie d’araignée a été très difficile pour nous. En effet, toutes les espèces d’araignées ne fabriquent pas le même fil. Certaines en produisent de plus ou moins épais, et apparemment, nous n’avons pas eu de chance, puisque les deux espèces étudiées ont été très répulsives à l’idée de nous fournir quelques échantillons. Pour commencer, il nous a fallu attacher l’araignée, sur le dos, pour avoir accès plus facilement à ses glandes séricigènes. Il faut savoir que plus l’araignée est petite, plus il est difficile d’obtenir du fil, puisqu’il faut arriver à accrocher le fil du bout de l’araignée à une pince, la plus fine possible. Il ne nous reste plus qu’à tirer doucement, pour que l’araignée fabrique du fil.
B - La Récolte

Il faut savoir que l’araignée a, logiquement, un système nerveux différent du notre, et que ses liaisons avec le cerveau se font principalement avec le bout des pattes, et les yeux. Elles ne ressentent donc pas de douleur, ni de peur, comme nous. Ici, l’araignée crée donc du fil de rappel, car il est l’un des plus simples à produire. Elle s’en sert pour se rattraper, se laisser tomber, remonter, et bien d’autre chose. Toutes les araignées fabriquent de la soie, mais peu d’espèces tissent des toiles avec. Pour ce qui est de prélever du fil de soie de l’araignée directement, les expériences échouèrent malgré nos multiples essais. Pourquoi ? Le Département dans lequel se situe notre lycée, La Sarthe, n’est pas riche en grosses araignées. Ce simple fait, ne nous permettait point de prélever avec grande visibilité du fil de soie. Ainsi nous fûmes obligés d’utiliser des loupes comme on peut le voir ci-dessous.
Pour éviter la fuite de ces dernières lors des expériences, nous utilisâmes des boîtes plastiques assez grandes avec de hauts bords. Nous devions tout de même rester à proximité : leur intelligence nous aurait surpassée. La première fois, nous avons essayé de bloquer deux d’entre elles avec des clous pour pouvoir tirer du fil de soie… Malheureusement, les araignées ont préféré se démembrer les pattes pour pouvoir nous échapper. Ne réussissant point à prélever de fil, nous les relâchâmes.
La seconde fois, l’un d’entre nous a eu l’idée de les endormir. On nous a, ainsi, conseillé de le faire avec de l’alcool. Pour ce faire, nous avons pris deux boîtes rondes assez hautes, l’une ayant un diamètre plus petit que l’autre. Dans la petite boîte, appelons là Boîte A, nous avons mis de l’alcool à 95° sans couvercle. Dans la seconde boite, disons Boîte B, nous y avons placé la boîte A au centre, puis l’araignée autour et refermé hermétiquement la boîte B. L’une des deux araignées s’est bien endormie, mais l’autre, qui était plus grosse, est resté éveillée réactive. Mais, même sur celle endormie, nous échouâmes à tirer le fil : et pour cause : elle était très petite et avait donc des filières microscopiques. Ainsi, nous la plaçâmes sur une lame de microscope et, faisant focus sur ses filières, essayons de les lui prélever mais, encore une fois ; sans résultat concluant.
Il nous a été très difficile de faire la plupart des expériences auxquelles nous avions pensé, car elles reposaient, dans la majorité, sur une seule chose : avoir de la soie d’araignée ! En effet, que ce soit pour un test de résistance, un tissage, ou autres, il nous faut du fil de soie d’araignée. Nous pouvions en ramasser dans la nature, mais, le problème est qu’elle est "sale", même si elle ne le parait pas forcément à l’œil nu, et cela pouvant, de surcroit, affecter sa résistance.




C - Les Résultats
Nous nous rabattîmes ainsi sur du fil prélevé en « pleine nature », mais cela nous a posé des problèmes. En effet, il y a énormément de toutes petites poussières, de minuscules végétales, et autres, qui viennent se coller sur la soie, très vite après sa fabrication.
![]() Cachette Araignée | ![]() Cachette AraignéeToile d'isolation | ![]() Cachette Araignée |
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![]() Cachette Araignée |
Suite à cela, nous avons fait une première véritable expérience. Étant donné que récolter la soie directement sur l’araignée n’est pas chose aisée, nous avons essayé de nettoyer la soie prélevée en la plongeant dans de l’acide chlorhydrique à un pH de 1.2 pendant une semaine. Nous avons donc choisit un tube, dans lequel nous avons placé un morceau de toile. Nous avions pris soin de bien refermer le tube afin d’éviter que l’acide s’évapore, et que les vapeurs de celle-ci s’évadent dans le laboratoire. En plus de nettoyer le fil, ceci peut nous permettre d’avoir un aperçu de résistances exceptionnelles du fil. Si le fil résiste à l’acide, alors il pourra être utilisé à des fins médicales pour notre estomac qui, lui, est compris en 1.5 et 5 pH.

Comme on peut le voir, l’acide chlorhydrique n’a eu aucun impact sur la soie, et, en plus, à « supprimer » les déchets collés à celle-ci. Nous obtenons donc notre toile propre. Au microscope, cela donne :
AVANT
APRÈS





On peut voir sur la photo à l’œil nu que la toile forme se regroupe sur elle-même, et nous ne pouvons donc pas établir que la toile était complètement propre. En revanche, après avoir séparé cette toile collée, nous avons pu obtenir un fil, qui, une fois au microscope, était propre...

Échantillons du fil retiré de l'acide

Fil de soie étiré sortie de l'acide

Fil de soie étiré sortie de l'acide

Fil de soie apr ès l'acide au microscope
Sur ces photos, on ne peut pas voir sa composition microscopique, car le matériel du lycée est limité.
Ensuite, nous avons voulu connaitre la résistance thermique, ou température de fusion, de la soie. En effet, il est important de connaitre cette valeur afin de déterminer les résistances d'un matériau. Pour ce faire, voici la liste des températures de fusion de différents matériaux :

Pour ce faire, nous avons décidé de prendre la toile qui avait déjà subi le bain d’acide chlorhydrique pour faire nos tests. Nous avons donc découpé un échantillon de soie, que nous avons ensuite posé sur le banc-kofler, pendant 25 minutes. Comme on peut le voir sur ces images, la toile n’a, encore une fois, pas bouger.


Pour résumer, la toile résiste à :
-Un bain d’acide à 1,2 de PH pendant une semaine
-Une cuisson a 260°C pendants 25 minutes.
Elle possède donc deux propriétés très intéressantes que nous avons pu tester.
Nous avons donc pu tester quelques-unes des différentes propriétés de la soie d’araignée, mais certains chercheurs sont allés bien plus loin que nous. Nous vous proposons donc de voir ce qui a déjà été fait avec la soie, ainsi que les utilisations que l’Homme pourrait faire de celle-ci.